Le 15 juin, c’est la Journée mondiale de lutte contre la maltraitance des aînés. Et si, cette année, on arrêtait de détourner le regard ? Parce que vieillir en sécurité, dans le respect de sa dignité, ce n’est pas une faveur : c’est un droit.
La maltraitance des personnes âgées ne se limite pas à des gestes violents ou à des faits divers. Elle peut être insidieuse, quotidienne, et parfois même involontaire. Elle touche toutes les classes sociales, tous les milieux, tous les territoires. Et souvent, elle commence par une simple parole, un oubli répété ou un silence.
C’est quoi, la maltraitance des aînés ?
Selon l’Organisation mondiale de la santé, la maltraitance envers les personnes âgées est un « acte unique ou répété, ou l'absence d'une action appropriée, qui cause un tort ou une détresse à une personne âgée ».
Concrètement, tout comportement ou omission qui porte atteinte au bien-être physique, psychologique ou moral d’un aîné relève de la maltraitance..
Elle peut être :
- Physique : coups, blessures, contention injustifiée… ;
- Psychologique : insultes, infantilisation, isolement, chantage affectif… ;
- Financière : vols, pressions pour signer un document, gestion opaque des comptes… ;
- Négligente : manque de soins, alimentation inadéquate, absence d’écoute ou de présence… ;
- Institutionnelle : pratiques inadaptées, manque de respect dans les services, décisions imposées
Malheureusement, dans de nombreux cas, elle se glisse dans des gestes du quotidien. C’est ce qui la rend si difficile à repérer et à dénoncer.
Dans quels cas parle-t-on de maltraitance ?
Voici quelques situations concrètes – et malheureusement fréquentes – qui peuvent relever de la maltraitance :
- Une personne âgée se fait interrompre systématiquement lorsqu’elle parle.
- Un proche gère ses finances sans rendre de compte.
- Une aidante crie régulièrement parce qu’elle est épuisée.
- L’aîné ne reçoit pas les soins nécessaires, “faute de temps”.
- Un résident d’établissement est ignoré lorsqu’il exprime un désaccord.
- Une personne vit dans la peur de “déranger”.
Ce n’est pas toujours volontaire mais le résultat est le même : la personne perd sa confiance, sa liberté ou son sentiment de sécurité.
Parfois, la maltraitance vient de personnes aimées ou bien intentionnées, ce qui rend la prise de conscience encore plus difficile (ex : un enfant en surprotection avec son parent âgé pour éviter qu’il ne se blesse, lui enlevant ainsi tout une partie de son libre arbitre.)
Comment réagir ? Qui peut aider ?
La première chose à retenir, c’est qu’il est possible d’agir même quand on doute ou quand on a peur de se tromper.
Si vous êtes témoin ou victime de faits de cette nature ou pensez l’être, des ressources existent. Voici ce que vous pouvez faire :
- Parlez-en à une personne de confiance : un proche, un médecin, une travailleuse sociale.
- Notez les faits : ce qui s’est passé, quand, avec qui.
- Contactez les services d’aide :
- Services d’appels :
- 911 : pour les situations non urgentes mais suspectes.
- 211 : si vous avez des inquiétudes au sujet de comportements inappropriés ou abusifs qui affectent le bien-être d'une personne aînée.
- Ligne d'information et d'entraide pour aînés (de 8h à 20h tous les jours) : 1-866-437-1940
Seniors First BC, en charge de prévenir la maltraitance des aînés et de soutenir ceux qui en souffrent et dont les droits ont été bafoués.Cette adresse e-mail est protégée contre les robots spammeurs. Vous devez activer le JavaScript pour la visualiser. , Site: http://seniorsfirstbc.ca/ - Réseau Canadien pour la Prévention du Mauvais Traitement des Aînés (RCPMTA), spécifiquement dédié à la maltraitance des personnes aînées.
- Services d’appels :
Chez Carrefour 50+, nous croyons fermement que le respect des aînés est un pilier fondamental d’une société inclusive et humaine. Et nous savons que parler de maltraitance, c’est aussi parler d’espoir : celui d’un monde où on vieillit plus sereinement.
Alors ce mois de juin (et sans attendre le 15 !), parlons-en ensemble !